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Dernière mise à jour : 02.09.2016
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Le ventre de la maison

Publié le 05/03/2012 à 22:16 par michelehardenne Tags : cave lumière arai

Le ventre de la maison

 

La porte à peine entrouverte, ne m’invitait pas à y pénétrer.

Des planches épaisses et irrégulières, glissées dans le mur entaillé, constituaient l’escalier.

En appuyant sur l’interrupteur, une lumière jaunâtre se déposait sur des briques qui avaient  été enduites , il y a déjà plusieurs années, de fonds de couleurs récupérés.

En descendant, l’escalier de fortune, mes mains cherchaient un appui contre le mur, qui au contact de ma paume, se détachait en lambeaux.

La chair de la paroi était suintante et puis, il y avait cette odeur, ce souffle de moisi, qui me remplissait les poumons.

Je descendais dans le ventre de la maison.

La lumière était à peine plus forte qu’un lever de soleil. Mes yeux finissaient par s’y habituer.

Mes cheveux avaient balayés le plafond, et ils s’étaient couverts de filaments blanchâtres.

La partie supérieure de cette pièce m’obligeait à me voûter, comme elle.

Un soupirail laissait passer un peu d’air frais.

Marchant sur un sol glaiseux, courbée, les muscles de mes mâchoires raidis, en apnée,  je me dirigeais vers ce point lumineux.

Je me sentais épiée par des milliers d’yeux, je n’étais pas seule, et j’étais éffrayée à l’idée de rencontrer leurs propriétaires.

Mais, il fallait bien que je descende dans la cave, pour effectuer le relevé du compteur des eaux !

 

M.H.(Michèle Hardenne)